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... Pays du Siam ...

27 février 2011

Temples, chaos et « muay thaï » ou… Bangkok en 24h chrono

(Photos: https://picasaweb.google.com/104715798852330481298/Bangkok#)

Pour le dernier we de mon séjour j’ai décidé de partir à Bangkok pour y passer une courte journée. En fait, j’y ai passé exactement 24h avant de prendre le dernier skytrain pour aller vers l’aéroport dans la nuit du 27 février.

Mais cela a été une journée remplie de nouveauté, passée plutôt dans la peau d’une touriste que dans celle d’une professeur volontaire d’anglais pour des enfants d’un petit village perdu au milieu de la Thaïlande… and I loved every minute of it !

Le samedi je suis arrivée tard parce que le  bus que j’ai pris cette fois a eu plus de deux heures de retard. Une fois arrivée à la gare je me suis sentie perdue et paumée surtout, qu’il n’y avait personne qui parle un anglais assez correct pour pouvoir me renseigner correctement. Après 5 minutes de gesticulations désespérées j’arrive enfin à faire comprendre au gars du bureau d’information que je souhaite aller uniquement du terminal de bus au métro (soit une distance de 2 ou 3 km).  Cette fois c’est un tuk tuk qui m’y amène.

Le tuk tuk est un moyen de transport très répandu, aménagé de la manière suivante : une moto qui tire une petite remorque aménagée avec des sièges rudimentaires en fer et avec un toit très bas (pas intérêt à être trop grand dans ces machins) et colorée comme un arc en ciel. Une fois installée avec mes 3 sacs, qui du coup remplissent la remorque, le chauffeur démarre en trombe le moteur qui fait un boucan à vous casser les tympans (d’ailleurs le bruit me rappelle bizarrement une tronçonneuse géante). Ces engins à trois roues en équilibre précaire sont, je pense, quasi aussi dangereux que les motos taxis ; certes, c’est souvent plus rapide qu’un taxi, surtout une ville tentaculaire où les embouteillages se prolongent sur plusieurs km ; mais c’est aussi bien plus cher parce que, s’il y a un truc que j’ai appris sur les chauffeurs de tuk tuk, c’est qu’ils vous embobinent toujours au niveau du prix. Par exemple, quand je suis arrivée vers la pension où j’avais réservé une chambre le matin même, sans avoir d’explication claire pour comment m’y rendre à partir de la gare, j’ai pris un tuk tuk pour voir le lendemain qu’en fait, la guesthouse était bel et bien juste à côté d’une sortie de métro… genre à 400m de là où j’étais arrivée le soir !...

La pension que j’ai choisie par le guide du routard m’a réservé plusieurs surprises : premièrement, elle était très agréablement située dans une petite ruelle calme, entourée de verdure et des oiseaux qui chantent. Deux bancs en bois permettent de prendre un verre ou de se rafraîchir dans la soirée ; deuxièmement, j’ai eu une chambre côté cour, soit, très calme, c’est qui m’a permis pour la première fois depuis 2 semaines de dormir vraiment profondément ; troisièmement, j’ai rencontré Pierre, un autre routard français qui, après un mois passé dans les îles du sud allait passer deux jours à Bangkok avant de décoller pour la France. Donc, nous avons passé la journée du dimanche à sillonner les rues de Bangkok et surtout, le dimanche soir, nous avons été voir le muay thaï (la boxe thaï).

Le matin – temples, or et beauté

Les majeurs points d’intérêt à visiter à Bangkok se situent au bord de la rivière Chao Praya qui est la plus importante rivière du pays et qui dans l’histoire des thaïs a beaucoup plus de poids qu’un autre fleuve, mieux connu par nous et qui fait la frontière avec le Laos : Le Mékong.

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Bangkok n’est pas vraiment une ville mais plutôt un rassemblement de plusieurs villes différentes : entre les nouveaux quartiers riches, les skyscrapers de bureaux, les coins populaires de la ville avec leurs marchés interminables où on vend de tout, et les temples disséminés à des différents endroits dans la ville, Bangkok a mille facettes à explorer. Et pour relier cet amas de quartiers, un réseau de voies rapides bruyantes, pour certaines vétustes, polluantes et toujours agglomérées traversent la ville comme des artères vitales. Ces grands périphériques, qui rendent celui de Lyon ridicule autant par sa taille que pour la discipline avec laquelle le trafic s’y déroule,  font de la circulation à pied un vrai calvaire : d’abord parce que c’est très bruyant et pollué ; ensuite parce que les distances à parcourir sont immenses ; dernièrement, parce que pour le cerveau occidental habitué aux rues perpendiculaires et parallèles, le plan de la ville reste indéchiffrable, même avec un plan détaillé. Cela fait le bonheur des chauffeurs de tuk tuk et de taxi.

Tout de même, la manière la plus facile de rejoindre les coins historiques est de prendre le bateau. La ville est parsemée d’embarcadères qui s’arrêtent à proximité des principaux attraits touristiques et la circulation sur l’eau est plus rapide et silencieuse que le trafic chaotique de la capitale.

Afin de voir une facette du « Bangkok tranquille » le réveil a été plus que matinal dimanche : 6h50 pour un départ vers 7h20 et une arrivée à la première étape de la journée, le Wat Arun (Temple de l’Aube), vers 8h30. Donc, une arrivée tranquille, avant que le site ne soit envahi par les touristes à ce temple qui, avec son plan carré en forme de pyramide sur laquelle on monte sur des escaliers très escarpés, rappelle étrangement l’architecture maya et aztèque. Il y a deux plateformes auxquelles on peut accéder et qui offrent une belle vue sur le palais royal situé juste de l’autre côté de la rivière. Mais plus encore que la vue, je me rappelle la sensation de vertige que m’ont procuré ces escaliers presque perpendiculaires qui m’ont rendu la montée et surtout la descente, très difficile. Même si une fois dessus on se rend compte que c’est moins difficile que cela n’y paraît, j’ai des doutes sur ma capacité à monter sur des pyramides ou dans des les temples de l’Amérique du Sud.

Trouver l’entrée du Palais Royal a été bien plus fastidieux : entre les chauffeurs de tuk tuk qui essayent de vous convaincre que les monuments sont fermés et les bus qui vous y amènent près des monuments mais, sans savoir où il faut descendre il est tout aussi facile de se perdre, il nous a fallu plus d’une heure pour trouver la bonne entrée dans le monument. Mais ce temps nous a permis de voir un marché local où chacun vend ce qu’il a : de bijoux en plastique aux pierres précieuses, nourriture sucrée ou salée, liseurs dans les lignes de la main, marchands, charlatans et acheteurs côtoient cet endroit à la recherche de la bonne affaire. Nous nous sommes également « infiltrés » dans une prière du matin dans un temple pas visité par les touristes où nous avons vu des nonnes, des moines et des habitants se recueillir devant une statue de Bouddha géante (comme toutes les représentations de Bouddha dans les temples).

Le Palais Royal est un ensemble architectural impressionnant qui abrite à la fois de temples, des galléries et des lieux d’habitation. Malheureusement le seul édifice où il est possible d’entrer et le temple Wat Phra Keo, qui abrite la statue du Bouddha d’Emeraude et qui est une victime de son succès : d’ailleurs, nous nous sommes pris un sacré bain de foule venue affronter soleil et gardes du palais, qui d’un œil très vigilant, vous obligent à être et rester habillé de manière correcte tout le long de la visite. Cela veut dire non seulement épaules et genoux couverts mais également des vêtements décents, dignes d’un lieu royal.

Le travail de décoration réalisé sur l’extérieur des temples est au-dessus de toute imagination : certainement un peu chargé mais en même temps fascinant par la multitude de détails représentés, des créatures imaginaires les plus fantasques qui peuplent les murs et le soin de chaque détail : parce que chaque centimètre carré est couvert par des mosaïques en pierre, faïence ou verre multicolore. La première réaction est de se sentir accablé par cette tempête de couleur, de vitalité et de brillance et d’appuyer frénétiquement sur la gâchette de son appareil photo afin d’y capturer tous les détails : c’est qui est évidemment impossible puisqu’avec chaque changement de perspective le paysage se modifie.

A l’intérieur du plus grand temple on peut admirer une des reliques les plus vénérées de Thaïlande, le Bouddha d’Emeraude : l’intérieur c’est une espèce de Chapelle Sixtine asiatique où touristes et thaïs venus prier se mélangent dans un va et vient incessant et sous les incitations des gardes « knee down please ! » … eh oui, devant Bouddha, même dans un lieu touristique, on ne reste qu’à genoux.

Dernière étape de la journée de visite, l’ensemble des temples de Wat Pho, nous a permis d’assister à une cérémonie célébrée par des moines en l’honneur d’une famille, pour une occasion qui restera toujours obscure dans ma tête. Cela avait l’air de ressembler à une espèce de communion. En tout cas, c’était bien de voir ces moines « animer » le temple de leurs chants, mais également de voir, à nouveau à quelle point cette religion est tolérante : verres de coca servis à tous les convives pendant la cérémonie, moines qui répondent à leur téléphone portable, bref, des choses inimaginables lors d’une messe en France mais qui sont très bien tolérés en Thaïlande.

Le soir – Muay thaï, tous les coups sont permis !

DSC00896Après presque 7h de marche assidue, appareil photo à la main, dans la foule des touristes, il était grand temps de rentrer se reposer avant d’aller voir le « muay thaï », le soir même.

Nous avons assisté à 4 matchs en tout et j’ai franchement adoré ! Cet art martial violent et gracieux à la fois est un vrai régal, même pour un spectateur non initié. Tout le combat est d’ailleurs très bien encadré par des rituels que chaque boxeur pratique en début de match : la prière dans les 4 points du ring ; l’échauffement au milieu de celui-ci avec des mouvements codifiés, presque mystiques ; la salutation au public. Et également, un incroyable sentiment de respect entre les combattants qui, certes, pendant les 5 rounds du match sont des ennemis mais qui, à la fin et quel qu’il soit le résultat, le font des accolades amicales sur les épaules.

Le combat représente lui aussi très bien l’esprit du peuple thaï : gracieux mais féroce, tranquille mais rapide, souple et plein de force, violent et beau, tout y est pour un vrai spectacle.Et cela me prend au trippes, bientôt, je suis la seule FALANG à crier et à frémir avec la salle, en fonction des coups portés sur le ring.

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Je sais que cela n’est pas féminin, mais j’adore chaque combat et je vis chaque seconde à fond. Je ne ressens ni de la pitié pour le perdant, ni de la peur par rapport à la violence, je ne suis pas choquée par ce qui se passe sur le ring ; au contraire, j’adore ! Les kick, les coups de genou, les prises qui font chuter l’adversaire, les coups de poings, je suis haletante à chaque instant du combat… Bon, je ne suis pas prête à monter sur le ring car les boxeurs, même s’ils sont fins et souples, ce n’est que du muscle et de l’os : et pas du muscle de pompette+stéroïdes européen mais du vrai, durci par les coups et les années d’entraînement. Mais j’ai passé une soirée formidable, dans la compagnie de ces incroyables combattants qui ont offert à la salle une vrai démonstration de maîtrise, de force et de rapidité.

Qu’est ce que je pouvais souhaiter pour une fin de séjour en Thaïlande ? Les temples, la circulation chaotique en tuk tuk, la visite de la ville et le « muay thai »…

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26 février 2011

MAI PEN RAI...

En lisant les instructions de l’association qui chapote le programme de volontariat auquel j’ai participé, j’ai un peu interprété le « mai pen rai » (« pas de problème ») comme une dictature de la bonne humeur en toute circonstance. Et j’étais persuadée qu’il n’est pas possible à ce que les gens adhèrent sincèrement à un principe qui consiste à être capable de faire un sourire et un wai même à une personne qui vient de jeter ses ordures sur vos chaussures.

Et pourtant… en étant ici j’ai reçu une incroyable leçon de « laissez faire »… parce que le « mai pen rai » des thaïs n’est pas la négation d’un problème, c’est plutôt la capacité de s’adapter à toutes les situations et circonstances et de trouver de solutions à tout inattendu.

Et il est vrai que pour les petits inconvénients de la vie commune la solution la plus simple consiste à sourire et à passer sa route, sans y prêter attention au chauffeur de bus en retard, au tuk tuk trop pressé qui vous pousse, à la chaleur, au voisin qui veut à tout prix vous faire la conversation alors que vous ne parlez pas thaï, etc. Pour les problèmes plus sérieux, les thaïs ont une incroyable capacité à trouver des solutions et à mobiliser tout un réseau afin de parvenir à les résoudre. Là où nous on va essayer de se débrouiller tout seul dans son coin, eux vont appeler cousin, voisin, parrain, pour arriver à trouver une solution qui arrange tout le monde. Et si cela n’est vraiment pas possible alors tant pis, demain est un autre jour et « mai pen rai »…

La capacité des thaïs de travailler en mode « intelligence collective » est d’ailleurs impressionnante et très différente de l’individualisme européen. Et c’est d’ailleurs plus efficace, d’autant que cela marche toujours dans les deux sens : donnant-donnat. Ce qui fait que les gens sont unis entre eux par des incroyables obligations réciproques. Ces liens de solidarité invisibles s’ajoutent aux relations de famille déjà très tentaculaires et renforcent l’unicité de la collectivité.

Donc, il y a peu de choses auxquelles les thaïs accordent le qualificatif grave de « problème ». Et ce n’est pas uniquement la solidarité de laquelle ils font preuve qui les aide mais également leur incroyable capacité à ne vivre que l’instant présent. En tout cas, c’est l’impression que j’ai : même s’ils nourrissent sans doute espoirs et rêves, ils leur attachent moins d’importance que l’instant qu’ils sont juste en train de vivre. Du coup, comme ils espèrent peu, ils ont également peu de risque d’être déçus. Et comme le « ici, maintenant » est plus important que le « demain » ou « l’hier », peu de choses sont capables de perturber le calme des thaïs et leur faire perdre le constant sourire dépeint sur leurs visages…

Cela paraît sans doute plus facile à dire qu’à faire, pourtant, depuis deux semaines, j’ai passé le temps à penser uniquement au présent, sans faire de projection d’avenir ou de flashback… je me suis laisser couler au fil de l’eau et en ainsi faisant j’ai eu plutôt des agréables surprises… parce que lorsqu’on prévoit tout et on calcule tout, il n’y a plus d’espace pour laisser l’imprévu se manifester. Or n’est pas l’accident, la coïncidence, l’inattendu, le destin une partie du divin qui se manifeste dans notre vie ?

Alors… « mai pen rai » et laissez-vous couler doucement sur l’eau du destin…

25 février 2011

Suay ou not suay

«Suay» veut dire «belle» en thaï et, à la différence du français où on dit « belle femme » mais également « bel homme », « suay »est une forme grammaticale spécifique pour le féminin. Exactement comme en anglais où on dit « beautiful girl » et « handsome boy ». Comme si la beauté était une  prérogative exclusivement féminine et que les hommes ne pouvaient pas être beaux, ou en tout cas, pas au même titre que les femmes.

En arrivant en Thaïlande je me doutais que les standards de beauté ici ne sont pas les mêmes qu’en Europe. Toujours est-il que je suis incapable de qualifier de « suay » ou not « suay les gens que j’ai rencontré ici. En Europe la définition actuelle de la beauté s’oriente vers les formes filiformes, le visage maigre, les grands yeux, la bouche charnue, des gros seins parfaitement ronds si possible (sinon le chirurgien s’en charge), un ventre plat,la peau bronzée et des jambes interminables…bref, Adriana Karembeu quoi !

Or ici, ces mêmes standards de beauté ne peuvent pas s’appliquer dans la totalité : d’abord parce que les thaïs sont généralement plus petits que les « falang », (au passage cela me fait plaisir de ne plus être tout le temps la plus petite !). Ensuite, parce qu’ils ont la peau plus foncée que nous et qu’ils veulent à tout prix avoir la peau blanche. Et dernièrement, parce que la plupart ont le visage rond, avec des grosses joues et des petits yeux qu’on voit à peine sur la forme de deux traits obliques et foncés.

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Par rapport à ce que j’ai pu voir dans les magazines, ils préfèrent quand même les traits du visage fins avec des yeux les plus ronds possible (tout l’art du maquillage consiste à agrandir les yeux), une petite bouche garnie de lèvres bien dessinées et rouges et une peau la plus blanche possible, à l’exception des pommettes des joues qui doivent être bien roses (d’ailleurs, garçons et filles utilisent un gloss spécial pour les lèvres et pour les pommettes des joues).

De la même manière, un beau corps est un corps fin, presque plat, ce qui explique d’ailleurs pourquoi parmi les plus belles « filles » il y a plus de « lady boys » que de vraies filles.  

Explication : Dès mon premier jour à Bankwao j’ai rencontré un (ou une ???) de ces « lady boys ». Même si au début je refusais de croire que la jolie et coquette femme qui me parlait d’une voix grave était, anatomiquement parlant, un garçon, après plusieurs rencontres de ce genre j’ai dû me rendre à l’évidence : il y en a un paquet de « lady boys » par ici. Comme si, à l’âge de l’adolescence, soit, quand on commence à prendre conscience de sa sexualité, on avait le choix (en tout cas en ce que concerne les garçons) : soit de rester un homme, soit de devenir une femme. Et du coup, ceux qui font le second choix adoptent des comportements presque plus féminins que les femmes : leurs gestes sont très délicats, ils utilisent leurs mains avec beaucoup de grâce, ils sont passionnés de concours de Miss (d’ailleurs, à ce titre ils trouvent la France très glamour et je pense que si j’avais été callée en Miss France et en techniques de maquillage j’aurais pu me faire des super copines !), ils soignent leurs beaux cheveux soyeux, etc.

Et pour certains, il faut l’admettre, cela fait des femmes très réussies : avec leurs longues silhouettes fines et élancées, leurs belles dents blanches, leurs cheveux longs et soyeux et leur maquillage parfait, l’imitation est du genre féminin est à s’y méprendre.

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Ramporon m’a expliqué que la plupart de ces « lady boys » souhaitent se faire opérer, mais que cela coute très cher. Alors je me demande quel est leur sort une fois qu’ils sont plus âgés… parce qu’avec l’âge, les prérogatives de la nature reprennent et les traits doux des adolescents imberbes deviennent de plus en plus typiquement masculins, même si leurs gestes, comportement, manière de parler et maquillage restent féminins. Mais je n’ai pas de réponse à cette question.

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(tiens petit jeu: dans chaque image il y a un lady boy qui s'y cache: mais c'est laquelle?????)

 

 

En tout cas, ce qui est impressionnant, ce que cela est très bien toléré ici, d’être une « lady boy », même à l’école, ils sont libres d’y aller habillés en filles, cela ne pose problème à personne. Là où des parents européens feraient tout pour sauver les apparences et cacher la honte, les thaïs ont la même réponse unique et universelle : « mai pen rai » (pas de problème).

Bon, toujours est-il que même en terme de mode, les « lady boys » sont à la pointe de la fashion attitude et, en plus, ils osent s’habiller sexy dans un environnement où il n’est toujours pas admis pour une femme de découvrir ses épaules ou de porter des mini jupes. Avant d’arriver, on m’avait prévenu sur le code vestimentaire strict de la Thaïlande non touristique : « tenue correcte exigée » à toute heure de la journée, malgré la chaleur… et c’est dur ! A 8h du matin on étouffe déjà, alors donner des cours d’anglais en chemise à manches longues, boutonnée jusqu’au cou, alors que j’aurais plutôt envie d’arracher tout bout de tissu qui couvre mon corps et de me mettre au soleil bronzer, c’est un sacré challenge…

D’ailleurs, en termes de mode, je trouve que les thaïs sont vraiment schizophrènes : autant les « vedettes » s’exhibent en mini-jupe et dans les tenues les plus provocantes possibles, autant les gens normaux font attention être le plus couverts possible (Attention, je suis allée faire des photos d’identité habillée avec un T shirt, on m’a obligée de mettre une veste de tailleur grise et moche par-dessus, tellement les thaïs tiennent à leur étiquette !!!). Je ne comprends vraiment pas comment ils font pour porter manches longues et même vestes d’automne alors que dehors il fait 30° ! D’autant plus qu’ils sont obsédés par la propreté (voir post sur « L’art de vivre »).

Bref, du coup, dans les magasins on trouve beaucoup de vêtements à l’occidentale pour des prix modiques (je suis d’ailleurs prise d’une folie de shopping compulsif depuis que je suis arrivée ici… oups !) mais je ne sais pas qui, où et quand les thaïs portent ces vêtements parce que dans la rue ils sont tous habillés de la manière la plus simple (mais attention, colorée !) et plus couverte possible.

En tout cas, la beauté et la mode thaï sont, à mes yeux paradoxales : entre la « sex attitude » et la pudeur, la beauté suave et le grotesque (eu oui, il y a aussi des ratés parmi les lady boys !), le moderne et le traditionnel, une explosion de couleurs, de modèles, de paillettes, de tissus vous attendent pour vous surprendre.

24 février 2011

« Mai phèt » – Pas épicé, s’il vous plaît !

(Photos: https://picasaweb.google.com/104715798852330481298/MaiPhet#)

Bienvenue sur la planète Mars : voilà ce que j’ai ressenti le premier jour quand, en allant faire le marché avec Ramporon, j’ai réalisé que je ne connaissais quasi aucun des légumes ou fruits étalés autour de moi… et d’ailleurs, je ne connais toujours pas les noms de toutes les plantes qui constituent la base de la cuisine thaïe. En fait, depuis deux semaines, je ne sais pas trop ce que je mange.

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Bon, premier principe universellement valable dans ce pays : la cuisine thaïe est épicée. Les plats sont soit épicés à la base, soit servis avec une sauce épicée à côté. Il faut vraiment s’accrocherles papilles parce que même en goûtant une ridicule gouttelette de ci ou de ça, j’ai parfois eu l’impression que mon cerveau allait imploser… et je suis sûre que mes yeux sont sortis des orbites pendant que je cherchais désespérément un verre d’eau pour éteindre l’incendie dans ma bouche.

Il y a une grande différence entre le repas tel qu’on vous le sert dehors et tel qu’il se passe en famille, mais avec un point commun : il n’y a pas de portion individuelle, les plats sont posés au milieu de la table et chacun se sert à sa guise. Donc, vous mangez dans le même plat que tous les gens autour de la table, en utilisant les assiettes et de couverts qui sont lavés dans de conditions qui n’ont rien à voir avec notre sens de l’hygiène. En conséquence, vaut mieux avoir un estomac résistant et pas être un manique de la propreté, sinon, vous êtes mal barré en Thaïlande.

La cuisine familiale

Les femmes cuisinent partout, tout le temps.

Partout : parce qu’ici il n’y a pas de belle cuisine aménagée avec plaques vitrocéramiques, etc. Les plats sont préparés dans la cour, cuits le plus souvent au feu de bois avec des légumes et de la viande achetés le jour même. Les thaïs mangent beaucoup de légumes verts et toutes sortes d’herbes. La viande n’est qu’un accompagnement pour les légumes et non pas vice-versa.

Le premier soir de mon arrivée à Bankwao j’ai mangé avec la famille de Ramporon : une espèce de soupe-fondue où des morceaux de viande et de bouts d’herbe mijotaient dans une marmite commune où chacun péchait à sa guise. Ce type de plat : viande ou poisson et des herbes, est très souvent servi dans les familles, le tout agrémenté de sauce thaï, bien sûr.

J’ai assisté à la préparation du plat : pendant une bonne heure, la nièce de Ramporon a haché, avec un couteau énorme, les légumes et les bout de viande. Assise par terre, sur une planche en bois, elle a découpé, avec la rythmicité d’une machine, tous les ingrédients. Qui ont été ensuite stockés dans des récipients en plastique en attendant d’être consommés. Une fois assis à table, chacun mange et sort de table à sa guise. Il n’y a pas d’équivalent de « Bon appétit ! » et les thaïs n’ont aucune étiquette particulière à table : en général, ils mangent plutôt vite, sans parler, concentrés uniquement sur ce qu’ils mettent dans la bouche. Beaucoup de plats sont cuits vapeur et, de ce fait n’ont aucun goût. Il faut donc rajouter des piments afin de relever un peu le tout. Le problème des piments thaï, ce qu’il n’y a pas  de demi-mesure pour les papilles non habitués.

Comme le plus souvent ils mangent dehors, sur la terrasse, il arrive que des voisins viennent s’assoir quelques minutes, vous raconter le dernier potin, sans qu’ils partagent votre repas. Comme plusieurs générations vivent sous le même toit et que les tables sont rarement assez grandes pour que tout le monde ait de la place, quand certains ont fini, d’autres prennent leur place, etc.

Pour manger on utilise les baguettes mais aussi des cuillères et des fois des fourchettes. Jamais de couteau. S’il faut couper, on utilise la cuillère.

Les femmes thaïes passent beaucoup de temps à cuisiner. D’ailleurs, beaucoup de la nourriture vendue dans les « chop » ou dans la rue est fabriquée manière artisanale, du jour pour le lendemain. Mais comme ils sont nombreux à s’occuper avec cette activité, cela donne des quantités industrielles. En Thaïlande il est possible de manger à n’importe quelle heure du jour ou de la nuit, partout. Cette nourriture est préparée et stockée dans les maisons des gens, à l’ombre (il n’y a que très peu de réfrigérateurs).

Les « chop »

Les thaïs sont très inventifs quant aux engins qui peuvent leur servir à transporter la nourriture et à la vendre un peu partout (surtout au bord des routes). Il y a des vélos auxquels on a rajouté des planches autour pour improviser en quelques secondes un stand où on dispose la nourriture. Il y a des motos qui, en avant, en arrière ou sur le coté ont subi la même opération. Et enfin, même des simples charrettes qu’on pousse ou on tire à la main peuvent servir de « chop » ambulant.

Toute cette nourriture est préparée dans les conditions décrites ci-dessus tandis que les ingrédients sont achetés au marché, dans des conditions d’hygiène similaire. Un inspecteur d’hygiène français ferait un infarctus à voir le marché de Chayiaphum : du poison vivant exposé du matin au soir au soleil, a ras le sol, sur des nattes tressées en bambou, des fruits et légumes entassés sur des tables aménagées de fortune, jamais lavés. Des œufs sans date de péremption. Des morceaux de viande emballés dans du papier journal. Et pourtant, cela ne pose aucun problème de santé ici et pendant les deux semaines, je n’ai pas été plus malade que ça.

Il est également possible de manger dans des restaurants (où vous serez servis par une armada de personnel) des plats plus raffinés. J’ai ainsi mangé une excellent plat à base de crevettes et d’asperges ainsi que du poulet aux noix de cajou (ce qu’était moins terrible avec ce poulet ce sont les baies de poivre vert que j’ai croqué à plein dents… grosse erreur, c’est pire que la sauce thaï !)

En tout cas, cette cuisine haute en couleurs et en saveurs est plutôt « Arroy ! » (soit délicieuse), peu grasse, très saine et surtout très  différente par rapport à ce que proposent les restaurants en Europe.

Curiosités sur la cuisine

Comme je ne me rappelle pas tout ce que j’ai mangé, je vais citer, en vrac, les choses qui m’ont le plus marqué pendant ces deux semaines d’expérience culinaire inédite :

-les insectes : eh oui, j’en ai mangé (je crois des grillons) et c’est parmi les choses les plus délicieuses que j’ai gouté ici… à condition bien sûr de faire abstraction du fait que ce sont des insectes. Cela a un léger goût de noisette, c’est très croustillant et très bon pour la santé.

-les plats se mangent tous en même temps : par exemple soupe et plat sont servis et mangés en même temps, il n’y a pas d’ordre dans la manière de les servir.

-l’omelette : les thaïs en mangent beaucoup, elle accompagne souvent un autre plat et je ne sais pas comment elle est faite ici mais elle est délicieuse : fine et presque croquante, elle fond dans la bouche.

-la soupe avec épices et sucre : eh oui, nous on rajoute du sel, eux c’est du sucre et de la poudre de  piment pour relever le gout de leur soupe (déjà très épicée).

-l’eau de coco : comme la mangue et la papaye qui se consomment vertes, la noix de coco se consomme fraîche et les thaïs prisent surtout l’eau de coco à l’intérieur de ces noix qui poussent dans chaque jardin. C’est vrai que cette eau très pure, légèrement sucré et avec un goût  fin de coco, est un vrai régal. La chair fraîche de noix de coco est également utilisée pour fabriquer toutes sortes de gâteaux, les uns plus délicieux que les autres. Les deux meilleurs que j’ai goutés étaient en forme de petits pancakes, remplis de lait de coco… et j’ai eu du mal à m’arrêter avant d’avoir mal à l’estomac !

-les fruits inconnus : j’en ai goûté deux car ce sont des produits à déguster avec beaucoup de parcimonie pour l’estomac européen. Le premier se présente sous une forme qui rappellerait un gros ananas : c’est un nan look. On le découpe et à l’intérieur, il y a une chair fraîche, jouteuse, avec une texture légèrement gélatineuse et ferme à la fois. Cela rappelle le goût de la mangue mais en mieux. Le deuxième est un fruit d’une couleur rouge-violette très forte et des écailles, comme des cornes d’un dragon sortent vers l’extérieur tous les 2 centimètres. Cela s’appelle : « dragon fruit » en anglais. La chair est blanche, succulente, avec un léger goût acide et tâchée de milliers de petits grains noirs qui craquent entre les dents. Un vrai moment de plaisir !

Evidemment que toutes ces saveurs inconnues ont eu des effets sur mon estomac. Je suis passée par les stades les plus extrêmes : de celui où on prie pour aller aux toilettes à celui où on prie pour arriver aux toilettes… J. Mais tout compte fait, je ne regrette rien de cette expérience culinaire unique et généreuse ; quoi que, après deux semaines de manger sain, sans friture et sans huile, j’aimerais bien un bon steak frites !

 

23 février 2011

L art du corps ou le NUAD

J’ai toujours aimé faire des massages aux autres et depuis longtemps je suis persuadée par les effets bénéfiques de cette technique ancestrale, à condition qu’elle soit pratiquée dans les règles de l’art. En plus, ce que j’aime beaucoup dans les massages traditionnels asiatiques c’est qu’ils sont basés sur le principe que le corps physique est un hôte pour un corps « astral », immatériel, qui suit des méridiens précis. C’est l’unité des deux, de l’énergie et de la matière, qui donne naissance à la vie. Et c’est l’harmonie des deux qu’il faut maintenir afin de préserver l’équilibre de cette même vie.

J’ai essayé au fur et à mesure du temps, pas mal de techniques de massage, mais la seule qui a retenu mon attention ça a été le massage traditionnel thaï, ou le NUAD.

Afin de dissiper tout de suite les malentendus, le massage thaï traditionnel n’est pas du tout le massage à l’huile, semi érotique, pratiqué par une belle thaïlandaise, cheveux dans le vent, orchidée à l’oreille et tétons pointés à travers une robe en soie transparente. Ça c’est ce qu’on vend aux touristes. Et pour l’avoir vu pendant les deux semaines où j’ai passé la moitié de mes journées dans un salon de massage, les thaïs ne conseillent jamais aux « falang » de profiter de leur massage traditionnel qu’ils souhaitent, à tout prix, garder pour eux.

 C’est à ma demande expresse d’apprendre le Nuad que j’ai été mise en contact avec Nan qui est aujourd’hui mon professeur de massage. Et, comme les thaïs ne font jamais les choses à moitié, ma demande de pratiquer quelques heures de Nuad s’est transformée dans un vrai cours, sous l’œil sévère de Nan, sanctionné par un certificat à la fin.

Mais qu’est-ce que c’est alors ce fameux massage traditionnel Thaï ? C’est une technique ancestrale, pratiquée depuis la nuit de temps et qui s’est transmise de manière orale, de génération en génération. Le Nuad enseigné aujourd’hui dans les écoles (dans la plus fameuse est le Wat Po Insitute à Bangkok) est la synthèse de plusieurs millénaires de tradition.

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C’est un massage très énergique, sans huile, qui se pratique sur un sujet habillé. Le principe de base est de stimuler, par  des différents types de pressions, les méridiens énergétiques du corps, de manière à ce qu’à la fin, on se sente revigoré, léger et décontracté. Les deux particularités du Nuad sont :

-          Le masseur n’utilise pas que ses mains pour effectuer le massage mais également ses jambes, ses avant-bras et ses coudes

-          Le masseur utilise des positions inspirées du Yoga pour enlever les tensions et détendre le corps

C’est pourquoi le Nuad est un massage dynamique où un réel échange d’énergie a lieu entre les deux parties.

Les thaïs vont se faire masser de manière régulière (une à deux fois par mois) et ceci fait partie de leur hygiène de vie. Les masseurs avec beaucoup d’expérience ne connaissent pas seulement la technique mais également les points d’énergie importants, les plantes, etc. ; ce sont presque de médecins.

Pendant deux semaines j’ai passé en moyenne, 4 heures dans le « massage shop » de Nan, pendant lesquelles j’ai pratiqué des milliers de fois les mêmes gestes. D’ailleurs, cela a été, en quelque sorte, ma pratique de l’art martial pendant mon séjour ici. Avec des similarités étonnantes : de la même manière qu’en aïkido, la force du masseur ne vient pas de ses bras mais de son centre et de ses jambes ; il ne suffit pas de maîtriser la technique si on  n’arrive pas à « sentir » le corps sur lequel on travaille ; avant de commencer, concentration et prière obligatoires ainsi que volonté de faire du bien à l’autre.

D’ailleurs, au début des cours mon corps a été mis à une sacré épreuve : mes jambes ont en souffert, mes doigts me font toujours mal, pendant que mon cerveau affolé essayait de trouver les bons enchaînements de mouvements. Aujourd’hui, mon cerveau se souvient de la technique. Mon esprit doit continuer à s’entraîner pour maîtriser l’énergie.

J’ai d’ailleurs eu la chance incroyable d’apprendre le massage dans un salon : parce qu’il y a plusieurs femmes qui travaillent pour Nan et qui ne font que ça toute la journée. Et que la plus expérimentée d’entre elles, Tiu, a eu la patience et la gentillesse de m’apprendre beaucoup de techniques qu’on ne montre pas aux « débutants ». Nan m’a appris la technique de base pour pratiquer un Nuad conforme aux enseignements dispensés à Wat Po. Mais Tiu m’a fait sentir le massage, tel qu’il doit être vécu par les deux : le masseur et son patient.

C’est avec ces femmes du salon de massage, qui m’ont accueilli, qui ont manipulé mon corps dans tous les sens, que j’ai massé et qui m’ont massé, que j’ai pu lier des liens parmi les plus touchants depuis que je suis ici. Même si la plupart ne parlent pas anglais (seules Nan et Nîng se débrouillent en anglais), donc, je ne peux communiquer avec elles qu’en utilisant un vocabulaire restreint,  nous avons échangé, à travers des gestes, des rires et de regards, bien plus que les paroles ne pourraient raconter.

Mon premier weekend en Thaïlande (en plus, chance énorme, le vendredi était férié) je l’ai passé dans ce salon de massage. J’aurais pu aller visiter des monuments, mais j’ai le sentiment d’avoir appris plus sur la culture thaï en restant là-bas. Parce  que, le Nuad, est la manifestation de l’essence même de la culture de ces gens : des gestes doux et lents, pratiqués par des mains avec une puissance d’acier.De la même manière, les thaïs ont une certaine douceur de vivre (voir post « Mai pen rai ») qu’ils vont généreusement partager avec vous si vous venez en ami. Mais il ne faut pas oublier que vous êtes leur hôte, dans leur pays et qu’au premier geste hostile, ils sont capables de faire preuve d’une force inattendue. Ce qu’explique sans doute, que le royaume du Siam soit le seul dans ce coin de l’Asie à n’avoir jamais été colonisé (à la différence du Laos, du Vietnam, du Cambodge).

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22 février 2011

Art de vivre

(Photos: https://picasaweb.google.com/115351255837693547560/ArtDeVivre#)       

La ville

Je ne peux pas généraliser mon expérience à toutes les villes de Thaïlande (Bangkok à part), mais je pense que Chaiyaphum, capitale de province, représente assez bien la ville typique de province : agglomérée, sale, bruyante, chaotique, en perpétuelle construction, colorée… il n’y a rien à aimer ou à admirer… mais il y a une incroyable pulsation de vie qui émane  de ce fourmilière. Dans les rues, c’est un va et viens incessant. A quelques mètres au-dessus du sol c’est un labyrinthe de fils électriques, formé à fur et à mesure des branchements sauvages effectués qui fait tourner la tête.

C’est sûr qu’Hausmann, qui a dessiné avec autant le soin les axes symétriques du Paris moderne, ne s’y retrouverait pas dans cette ville où on a tracé les axes à fur et à mesure et où, en fonction du nombre de vendeurs ambulants installés sur le trottoir et la disposition du marché du jour, la géographie des rues devient méconnaissable. Toujours est-il qu’après deux semaines, je ne connais qu’un seul trajet dans cette ville, celui qui relie l’arrêt du bus au salon de massage, et que je n’oserais pas m’écarter d’une rue parce que, c’est certain,  je m’y perds. Et il ne faut pas compter sur les habitants pour pouvoir vous renseigner en anglais.

Les transports

Dès mon arrivée j’ai été très surprise du nombre de 4x4 qu’on rencontre. Parce qu’aux vélos, motos, scooters et tuk tuk je m’y attendais. Mais aux gros 4x4 Toyota ou Nissan, pas du tout. En fait, j’ai compris quand nous sommes allées, avec Ramporon, à un temple plutôt isolé sur une colline, à une 20e de km de Banwao : dès qu’on sort des routes principales, il n’y a plus d’asphalte. C’est des routes en terre battue, cette terre argileuse, rouge et fine qui doit se transformer dans une crème gluante avec la pluie et rendre la circulation sacrément difficile. Conclusion : si on n’habite pas en ville mieux vaut investir dans un 4x4 (qui coûte environ 16 000 euros, ce qui donne quand même une idée de la différence de prix avec l’Europe !). En plus de la voiture, chaque famille possède un ou plusieurs motos qu’ils utilisent pour tous leurs transports quotidiens.

Il y a ensuite tous les transports en commun, dont les plus développés sont les bus qui relient Bangkok à tout le pays, de manière relativement efficace, même si, du fait qu’il n’y a pas beaucoup d’autoroutes, les temps de trajet sont longs. A l’intérieur du pays, des camionnettes aménagées servent de mini bus pour relier les villages à la ville la plus proche. C’est d’ailleurs dans un de ces engins bruyants, polluants et d’une sécurité incertaine que j’ai fait, tous les jours, les trajets entre Bankwao (là où je loge) et Chaiyaphum (là où je prends les cours de Nuad)…

Le village

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Bankwao est un « petit » village d’une dizaine de milliers d’habitants, perdu entre des rizières qui, en cette période sont sèches, mais dès que la saison des pluies arrivent, tout est submergé par le vert de la végétation.

Evidement que la manière de vivre des gens ici n’est pas la même que dans les grandes villes. Le village a deux artères de circulation principales. Il y a un marché et un nombre infini de petites boutiques et échoppes où on peut acheter des produits du jardin, à boire et à manger. Il y a aussi deux petits super marchés, quatre grands temples ( !!!), deux écoles, un hôpital, un internet café et des maisons… beaucoup de maisons parce qu’ici chaque famille en possède une. Pas d’immeuble d’habitation, d’ailleurs, je crois qu’il serait difficilement imaginable pour les thaïs de vivre enfermés dans des appartements les uns sur les autres.

Parce qu’ici les gens vivent principalement dehors, en communauté et, ils passent leur temps à aller chez les uns et chez les autres, bien sûr, en scooter ou à moto (ici, chaque famille en possède plusieurs). La vie ici est principalement collective : trois ou quatre générations habitent sous le même toit et les voisins ne sont jamais très loin. En plus, comme les gens vivement essentiellement dehors, il est facile de voir si quelque chose d’intéressant se passe chez le voisin et de débarquer à l’improviste. Par exemple, les voisins peuvent très bien arriver pendant votre repas, s’asseoir avec vous à table (vous n’êtes pas obligé de les inviter à manger), papoter quelques minutes et puis s’en aller. D’ailleurs, à table, on peut s’asseoir et partir quand on veut, sans attendre que les autres ait fini. Pas étonnant que les thaïs n’ont pas d’équivalent pour « Bon appétit ! » (voir post sur la cuisine thaïe).

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Les maisons

Les maisons traditionnelles ont toutes une grande véranda où les gens passent la majeure partie de leur temps (pour cuisiner, dormir, lire, regarder la télé, jouer, etc. et en ce sens les maisons de thaïs sont véritablement des maisons ouvertes à tous). Elles sont en général construites en bois, avec un étage sur pilotis au-dessus de la véranda (pour dormir) et un espace  cuisine en bas. Quoi que les gens cuisinent souvent dehors, surtout maintenant quand il fait chaud. Attention ! il faut se déchausser avant de rentrer dans la plupart des maisons et des magasins et laisser ses chaussures à l’entrée (de même pour les temples).

Très souvent les maisons sont des véritables « Demeures du chaos ». Je ne comprends pas pourquoi mais les thaïs stockent une quantité incroyable d’objets devant leur maison ; entassés dans le plus véritable bordel ; sans queue ni tête ; remplis de poussière, cassés, rouillés, peu importe ; en fait, j’ai l’impression qu’ils ne jettent rien. Ils stockent tout, au cas où. Du coup, chaque maison est unique et se distingue justement par le décor à l’entrée.

Egalement à l’entrée de chaque maison se trouvent de manière systématique, des maisons en miniature, les unes plus belles, coquètes et soignées que les autres. Au début je pensais que c’était des autels pour apporter des offrandes à Bouddha, mais Ramporon m’a expliqué qu’elles logent les esprits de la maison. Pour qu’ils la protègent de tous les maux. Autre usage très répandu : les fontaines à eau à l’entrée ou dans les maisons : elles sont également censées porter chance.

Et autour des maisons il y a, bien sûr, des plantes, beaucoup de plantes. Certaines maisons ont une véritable mer de végétation autour d’elles. Et ce ne sont pas uniquement des plantes de décoration. Dans chaque cour il y a au moins un cocotier (c’est le pays de la noix de coco ici !) si il n’y a pas, en plus, un bananier, un manguier, un papayer et d’autre arbres à fruits bien plus exotiques, dont le « kat noon »(un des plus délicieux fruits que j’ai jamais mangé, voir post sur la « Cuisine thaï »). Donc, je vois difficilement les thaïs mourir de faim, puisque la nature est généreuse ici et dans sa forme la plus simple, la nourriture leur « tombe du ciel ».

Je ne suis pas rentrée dans les maisons les plus simples, en tout cas, dans celle où j’habite il y a du carrelage par terre. Pour certaines autres j’ai l’impression que c’est du béton ou même de la terre.

Dans la maison où je loge, j’ai une chambre avec salle de bains séparée. Quelques précisions sur la salle de bains :

-         la douche, le lavabo et le toilette sont dans le même espace, sans aucune délimitation. Techniquement, il est possible de pisser et prendre sa douche en même temps (je n’ai pas  essayé !). En général, la salle de bains n’est pas un espace clos à part, elle est juste entourée de murs, ce qui veut dire que tout le monde peut entendre ce que vous faites dedans (vive l’intimité !)

-          dans beaucoup d’endroits on trouve toujours de toilettes « à la turque »

-          il n’y a pas d’eau chaude. Bon, c’est vrai qu’il fait 30°, mais se laver constamment à l’eau froide, surtout en se levant le matin… brrrrrrrrrrrr !!!! JE DETESTE CES DOUCHES A L’EAU FROIDEEEE ! Surtout que, vu la chaleur, j’en prends au moins 3 par jour ! D’où une autre tâche pénible : la lessive à la main.

Eh oui, les thaïs ne portent pas les mêmes vêtements deux fois et ils font bien attention si vous vous changez les vôtres tous les jours et si vous lavez ceux déjà portés. Du coup je lave tous les jours à la main (cela me rappelle la Roumanie communiste !), un vrai bonheur ! Remarque, au moins c’est bien plus écolo que la machine à laver…Chaque soir, en rentrant de mes cours de massage (voir post sur le Nuad), j’ai le bonheur donc de faire de la lessive. Avant de pouvoir m’étendre dans le lit.

Là encore, il ne faut pas imaginez un matelas Bulltex ultra moelleux… au contraire, les lits sont durs comme le bois, c’est exactement comme dormir par terre. D’ailleurs, le premier soir j’ai fait l’erreur (jamais répétée depuis) de me « jeter dans le lit »… eh bien, mon dos se souvient ! … J’ai vraiment beaucoup de mal à imaginer des ébats amoureux dans des tels  lits, surtout que dans les maisons plus traditionnelles, les parents et les grands parents ne sont jamais bien loin… Bref, je m’éloigne…

Vous avez compris, ici, on n’a pas la même notion du confort : d’un côté, nos maisons sont beaucoup plus confortables à l’intérieur, de l’autre, les gens passent ici la majeure partie de leur vie dehors, assis par terre ou étendus dans des chaises longues ou hamacs, alors, à quoi bon d’investir des fortunes sur le mobilier intérieur ? (parce que j’imagine que c’est relativement cher). D’ailleurs, pour l’instant je n’ai pas vu un seul magasin de meuble et la plupart des pièces de mobilier que j’ai vu dans les maisons sont soit très vieux, soit très simples, loin du design Ikea qui vous encourage à changer d’intérieur toutes les saisons. D’ailleurs, je ne crois pas que les gens d’ici comprendraient notre passion pour la décoration intérieure, puisque pour eux, cela est un détail.

Tant qu’ils ont le strict minimum soit : un toit, un endroit pour s’allonger, quelques casseroles pour manger, un scooter (j’ai même vu des mecs qui habitent sous un abri de fortune genre un toit un bois sur quatre pieds et une plateforme surélevée en guise chambre, mais qui ont un scooter garé devant leur « palace »), et un endroit pour se laver et laver le linge, cela suffit amplement. Tout le reste n’est que superflu.

Ce sans doute les thaïs qui ont raison : si on compare avec nos maisons ultra modernes et équipées, c’est sûr que comparé à nous, eux sont très pauvres. Mais quand on pense à l’essentiel pour vivre, eux sont gagnants parce que pendant que nous on va travailler du matin au soir pour payer nos crédits pour nos maisons, nos voitures et nos meubles, eux font tranquillement la sieste à l’ombre bercés par le chant des cigales et des oiseaux. 

 

20 février 2011

Discipline et Respect (...ou éducation, famille et tradition)

(Photos: https://picasaweb.google.com/115351255837693547560/EcoleThai#)

L’expérience d’enseignement à l’école a été fantastique et je suis très reconnaissante qu’un tel système d’échange par le volontariat existe et que j’ai pu en profiter, même si deux semaines c’était relativement court.

Pendant le temps passé ici j’ai pu avoir un léger aperçu du système d’enseignement thaï ainsi que de l’éducation dans les familles et ici on retrouve un mot d’ordre qui, je trouve, manque de plus en plus dans nos sociétés trop laxistes devant un enfant roi : DISCIPLINE.

L’école         

L’école où j’enseigne est une école à moitié privé (si j’ai bien compris). Elle dispose donc d’une certaine liberté, qui lui permet d’ailleurs de faire appel à des volontaires.

130 élèves, de 3 à 6 ans, fréquentent cette école et sont partagés en 6 classes différentes. J’enseigne 5 cours d’anglais par jour et cela est plutôt difficile parce que : les enseignantes ne parlent pas anglais, les enfants non plus et ils sont trop petits pour savoir lire. Ce que veut dire que je dois leur enseigner des mots en anglais sans avoir de traductrice (donc je peux pratiquement utiliser que des images). Et, en plus, il faut rendre les cours sous forme de jeu parce qu’autrement, les enfants s’ennuient et, au bout de quelques minutes ils ne font plus attention. Donc, un sacré boulot et franchement fatiguant. Mais bon, je fais de mon mieux.

Les enfants sont vraiment adorables : au début plutôt timides, au bout de quelques jours ils vous intègrent complétement dans leur monde et vous invitent à partager leur jeux, vous font des câlins et rigolent avec vous. C’est la première fois que je passe autant de temps proche des petits enfants et c’est franchement beaucoup plus épanouissant que je ne pouvais l’imaginer : de les regarder tous les matins arriver à l’école, jouer, chanter, avec leurs regards innocents et sans souci à fait vibrer des cordes de mon cœur que je croyais inexistantes (peut être que l’instinct maternel existe bien d’après tout ?).

Le début de cours, à 9h du matin, est mon moment préféré : parce que tous les enfants se rassemblent dans la cour de l’école. On commence la journée en chantant l’hymne et en élevant le drapeau… et les enfants sont très fiers de participer à cette cérémonie. S’ensuivent quelques chansons éducatives chorégraphiées (les enfants en raffolent aussi). Et on finit avec un moment de recueil et de prière. Le tout, sous l’œil attentif des enseignantes.

 

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Franchement, je trouve ces moments très importants pour apprendre aux enfants le respect et l’amour de leur pays, mais aussi de certaines règles. Et, dans ce cadre strict, où les enseignants n’ont pas peur de tirer les oreilles des fautifs, les enfants sont finalement plus rassurés et plus épanouis que dans un environnement où ils sont libres de tout faire et où, par conséquent, règne le chaos.

D’ailleurs, la discipline est visible à l’œil nu : enfants et professeurs portent des uniformes. Un autre élément qui sert à gommer les inégalités entre les gosses : riches ou pauvres, à l’école, tout le monde est habillé de la même manière.

Cette manière stricte mais structurante d’éducation se poursuit au collège et au lycée : pour avoir assisté pendant une demi-journée à une exposition organisée dans le lycée où enseigne Ramporon (1000 élèves), on impose le même respect des règles aux grands qu’aux petits. Pour l’exposition, tous les élèves ont aidés leurs professeurs à préparer des stands qui représentent les matières enseignées : ainsi, l’anglais, le sport, la science, les arts manuels et la cuisine, ont tous un stand représentatif. Et le jour de la manifestation, malgré une chaleur de plomb (et franchement c’est la première fois où j’ai cru que j’allais m’évanouir à cause de la chaleur), ils ont tous visité tous les stands et participé aux différentes manifestations proposées.

Je n’arrive toujours pas à comprendre comment ils font pour résister à cette chaleur dans leurs uniformes de coton épais, (chemise blanche et jupe bleu marine pour les filles, chemise blanche et pantalon kaki pour les garçons) : le poudre de talc dont ils s’induisent le corps et le visage doit les aider à maintenir leur peau sèche et ainsi prévenir la déshydratation. Parce que même si je suis fan de chaleur, ici, en Thaïlande, j’ai eu énormément de mal avec le soleil… d’ailleurs j’ai passé la majeure partie de la journée à l’intérieur (soit à l’école soit au salon de massage).

Au-delà de l’habitude, je pense que si les thaïs arrivent à supporter la chaleur et y travailler en y gardant leur corps farouchement couvert, c’est que ces gens, ont un respect des règles, de la traditions et des anciens incroyable.

Vous avez déjà vu des gens s’incliner à chaque passage devant une statue de Louis XIV ou de Charlemagne en France ? Je parie que non ! Eh bien, ici, les gens passent leur temps à faire des « wai » :

- devant tous les sages et les courageux de la nation (leurs statues sont carrément des lieux de culte) ;

- devant tous les portraits du roi (et il y en a à tous les coins de rue !: devant les écoles, les mairies, les hôpitaux…)

- devant tous les gens qu’ils connaissent ou connaissent pas (dans la rue j’ai salué et sourit à des milliers d’inconnus, à en avoir la mâchoire bloquée)

Et ce n’est pas juste un usage, c’est toute la société thaï qui est construite autour du RESPECT : d’abord des autres et ensuite de soi.

La famille

D’ailleurs, il n’y a qu’à rentrer dans une maison pour voir avec quelle profusion les portraits de famille sont exposés dans le salon : ici, la notion de famille est encore très proche de celle d’un clan.Là où en Europe les gens préfèrent ne pas exhiber leur histoire familiale, qui en plus cache souvent des divorces, des querelles, des trahisons et de passions, les thaïs vous « déballent » la leur dès l’entrée dans leur demeure.

Peut-être une des raisons pour laquelle les histoires de famille semblent être plus simples ici, c’est qu’il me semble que les relations « amoureuses » sont dépourvues de passion. La famille thaïe en tant que cellule de base de la société est une cellule fonctionnelle : son objectif est d’assurer le bienêtre de tous ses membres. La recherche du bonheur ou du plaisir personnel est une notion qui semble plutôt marginale, là où nous, « falang », avons placé la recherche de l’épanouissement de soi au centre de nos préoccupations.

D’ailleurs, hommes et femmes thaï ne passent pas beaucoup de temps ensemble et les jeunes couples ne font pas preuve de la profusion de manifestations sentimentales et physiques qui sont « admis » en Europe. Je suis sûre qu’une vieille mamie de Bankwao, téléportée dans un lieu de rencontre des amoureux à Paris, ne comprendrait pas qu’on puisse se comporter ainsi en public. Je ne sais pas si elle le désapprouverait ou l’envierait, en tout cas, l’image des jeunes couples enlacés tendrement serait quelque chose que ne lui parlerait pas. Un peu comme si vous mettiez un pygmée devant de la neige : au début cela ne lui ferait rien puisqu’il ne sait pas ce que c’est. Bien sûr, ensuite, il se roulerait dedans, ferait un bonhomme de neige et peut être du ski et il finirait par l’apprécier ou pas… parce que c’est avec le vécu de l’expérience que se créent des nouvelles habitudes.

Et c’est justement un des principaux « dangers » qui guette la conception thaïe de la famille : l’incroyable nombre de couples mixtes (surtout homme « falang » et femme thaïe) qui existent. Quasi toutes les filles ont ou rêvent d’avoir un « boyfriend » en Europe (et pour la plupart j’ai du mal à croire dans leurs sentiments sincères). Et avec cela arrive la manière européenne d’envisager et de vivre l’amour et la famille, soit un changement radical pour cette société encore ancrée dans ses usages millénaires.

17 février 2011

Les thaïs et la foi (1)

(Photos: https://picasaweb.google.com/115351255837693547560/LesThaisEtLaFoi#) 

 

DSC00525Avant de commencer ce post, petite explication de ma vision de la « foi » : je suis croyante mais je n’adhère à aucune religion. Je pense que la religion est une réflexion imparfaite de la foi, instituée par les hommes pour servir leurs intérêts.

Donc, même si ma foi est influencée par la tradition judéo chrétienne dans laquelle je suis née, et que, par conséquent, quand je prie, je m’adresse à « Dieu » et à « Jésus Christ », je crois aussi en Allah, Bouddha, et dans d’autres dieux et esprits.

En fait, je pense qu’Allah, Bouddha &les autres dieux, sont des révélations différentes d’un même esprit, que nous on appelle « Dieu » (une remarque quand même : sauf erreur de ma part, je crois que Jésus est le seul à s’être proclamé « fils de Dieu » et revendiqué ainsi un statut divin ; les autres ne sont « que » de prophètes de ce même « Dieu »).

Au fond,  les religions ne sont pas très différentesles unes des autres. Ce sont les peuples et leurs cultures qui ont perverti l’esprit pur de la révélation de Dieu pour la rendre plus « humaine », moins parfaite. Par conséquent, nous avons rendu Dieu humain on lui attribuant des sentiments (par exemple, dans le Vieux Testament, Dieu se met souvent en colère) et des réactions qui nous sont spécifiques.

 

Or, selon moi, Dieu est le Paradoxe Primordial : Vie et Mort ; Amour et Haine. Il est l’éternel Acteur et Spectateur du cycle ininterrompu de naissance et de mort dans l’Univers qu’il a créé. Donc, il est bien loin d’un Dieu inquisiteur, toujours en train de suivre le moindre acte de ses sujets. Et je pense que les terriens ne sont pas son unique souci, même si, on est sans doute, liés à Lui : puisque, une infime partie de ce « Souffle de Vie », nous anime depuis notre naissance, une infime partie de Dieu est en chacun d’entre nous. Certains n’utilisent pas cette partie supérieure de notre être, d’autres, par la foi, la cultivent et la développent tel un jardin secret qui leur donne force et joie. Et voilà comme on arrive, au Paradoxe Secondaire : puisque nous sommes Dieu, la manière de laquelle nous développons ou pas la partie de Lui qui nous est confiée à notre naissance et qui retourne vers Lui lors de notre mort, renforce ou affaiblit Dieu. La créature créée le Créateur.

Donc, vous avez compris, pour moi, l’important c’est la foi en Dieu, soit, la manière de laquelle chacun d’entre nous essaie de développer son Dieu intérieur et ce, quel qu’il soit et peu importe son nom.

 

Bon, ceci étant dit (ou plutôt écrit) retour en Thaïlande et au bouddhisme. Mes connaissances sur cette religion sont très limitées. Donc, comme mon séjour à Bankwao coïncide avec une série de cérémonies à l’honneur de Bouddha, j’ai  été contente d’explorer cette religion à travers différentes  manifestions :

- premièrement, lors des fêtes du 15 et 16/02/2011 : paragraphe « Les marches vers le ciel »

- ensuite, lors d’une cérémonie célébrée au temple pour les enfants de l’école : paragraphe « Dieu

appartient aux innocents »

-  dernièrement, lors de la fête du Magha Puja, une des plus importantes fêtes du pays : « Les chandelles

qui illuminent l’esprit »

 

Les marches vers le ciel

 

DSC00356Lors de la fête de deux jours au temple, un autel extérieur a été aménagé au milieu du jardin où tout le monde (« Falang » compris) peut déposer des offrandes aux pieds d’une statue de Bouddha et dire une petite prière. Avant de monter sur les marches, on vous donne un « lot » composé d’un bouquet de fleurs, de deux bâtons d’encens et d’une bougie. Il ne faut pas payer, chacun donne ce qu’il veut. Ensuite, on peut monter les marches qui mènent à l’autel, un plateau hexagonalélevé sur une 20e de marches. 

On doit se déchausser en bas, les gravir pieds nus et, en haut on arrive sur une plateforme aménagée de la manière suivante : au centre, médite tranquillement, une statue de Bouddha assis. Devant la statue, on dépose son offrande dans l’ordre suivant :

-          agenouillé devant la statue on allume les encens ; on les plante dans des pots remplis de sable ; une fois ardents, ils remplissent l’air de la nuit d’une odeur sainte, la fumée s’élevant paresseusement vers le ciel. Cette fumée porte sans doute notre prière jusqu’au ciel, pour qu’elle soit entendue.

-          ensuite, on dépose les fleurs dans des bacs situés sur la droite et sur la gauche de la statue, remplis d’assez d’eau pour maintenir les tiges des dans l’eau. D’ailleurs, on ne les laisse pas dans les bacs trop longtemps. Des moines les récupèrent pour constituer les « lots » des nouveaux arrivants.

Dans le « lot » qu’on vous donne on trouve également, glissés entre les tiges des fleurs, trois petits carrés de papier très fin, soigneusement pliés. Avant d’offrir les fleurs, on les récupère et, à la fin de la prière, on se dirige vers un chapiteau placé derrière la statue de Bouddha où se trouve une espèce de rectangle doré, légèrement creusé. Une fois devant, il faut déplier chaque feuille de papier : à l’intérieur on trouve, ou pas, des petits bouts de feuille dorée. Plus on en a sur les trois, plus on aura de la chance. Ces petits bouts de feuille dorée, si on les trouve, il faut les tapisser sur le fond du rectangle.

Sur les deux soirées qu’a duré la fête, j’en ai eu deux sur trois et trois sur trois. C’est du bon augure sans doute.

Une fois passé cette première étape qui se déroule dans le centre de l’autel, on passe derrière où on trouve… suspense… 8 autres statues de Bouddha en miniature rangées en demi-cercle. Elles sont toutes différentes et représentent les jours de la semaine (1 pour chaque jour, sauf pour mercredi qui a une statuette représentant la journée et une statuette représentant la nuit). Les Thaïs prient le Bouddha de leur jour de naissance pour leur apporter la bonne fortune. J’ai été donc très surprise quand Ramporon m’a demandé quel jour je suis née : pas à quelle date, mais quel jour. Pour nous le jour de naissance n’a pas d’importance. Donc, je n’ai pas pu prier le Bouddha de mon jour de naissance. Sans doute, un peu de chance en moins dans l’avenir.

Par contre, j’ai pu me faire « conseiller » par cette 9estatuette, un super Bouddha, diseur de bonne fortune qui, en échange d’une pièce de 10 Baht vous attribue un numéro et la « prophétie personnelle » correspondante… écrite, bien sûr, uniquement en Thaï ! Voilà la traduction de ma bonne fortune:

DSC00231Bon, c’est fini avec les Bouddhas. Maintenant, il est temps de faire du bruit pour éloigner les mauvais esprits et s’attirer les bons.Sur la gauche des statuettes se trouvent deux grandes cloches qu’il faut taper trois fois tout en disant une prière. Ils ont des sons cuivrés et aigus, comparé des trois immenses gongs qui suivent et qui ont une résonance de ténors, profonde et lente, qui fait vibrer mon âme.

Et pour terminer, voilà que juste à côté de l’entrée, assise derrière une grande cage en bois de laquelle sortent des chants d’oiseaux, une petite femme vous propose un autre sortilège : on achète des petites cages dans lesquelles sont enfermés deux minuscules oiseaux qu’on libère tout en leur chuchotant une prière. Dans leur vol, en guise de reconnaissance, ils vont l’amener vers l’au-delà.

Rien que cette première soirée, a été riche dans la découverte des traditions et rites qui enrichissent le culte de Bouddha. Est-ce que j’ai senti une révélation divine ? Non. En revanche j’ai senti un immense plaisir : sur cet autel simple et ludique, élevé vers le ciel au milieu d’un jardin où raisonnent la musique et les rires des fêtards, j’ai été heureuse que tous les Dieux ne soient pas enfermés dans des cathédrales.

 

16 février 2011

La joie de vivre

(Photos: https://picasaweb.google.com/115351255837693547560/JoieDeVivre#)

Il s’avère que mon séjour à Bankwao coïncide avec une période de cérémonie à l’honneur de Bouddha. Du coup, depuis deux nuits, je découvre un coté des thaï qu’on ne devine peut être pas à premier abord : ils adorent faire la fête… et la vraie fête je veux dire.

Trop souvent, dans la mentalité occidentale, faire la fête signifie se bourrer la gueule en boîte ou aller chez des amis se boire et fumer des pétards. Bien sûr que les thaïs boivent aussi (ils adorent la bière mais aussi les alcools forts, comme le whisky, qu’ils boivent sec, avec un verre d’eau a coté), mais l’alcool n’est qu’un élément accessoire des jeux, des rires, des danses, de la musique, des costumes, des tombolas et des nombreux plats préparés pour la fête(et vendus à des prix dérisoires). Parce que, pour les thaïs, la fête est, en premier, une manifestation collective et un éclat de joie de vivre. De plus, en ce que concerne la cérémonie actuelle, elle est aussi liée à la foi.

Le temple qui est àcôté de l’école où j’enseigne a été transformé, pour l’occasion, en immense terrain de fête foraine, les moines et la police en guise d’organisateurs et de vigils.J’aimerais bien voir la tête des moines catholiques si on transformait la cour de leur monastère en lieu de fête populaire et qu’on installerait une scène géante juste à côté de leur lieu de prière, où des chanteurs et des danseurs donnent spectacle qui dure toute la nuit. Même s’il s’agirait d’une fête à l’honneur de Jésus, je suis sûre que notre chère église chrétienne, ne sera jamais capable d’une telle ouverture d’esprit…Mais je vais consacrer un post plus important à la religion plus tard.

Donc, l’immense jardin du temple a été envahi par des différents stands où on vend à manger, à boire et où on propose des différents jeux aux passants. Un élément très important qui contribue à l’atmosphère générale de dynamisme mais qui est très difficile à décrire, ce sont les couleurs. C’est vraiment le mot qui caractérise la Thaïlande pour moi : des couleurs très vives sont présentes partout : de la nature environnante qui, même maintenant, en pleine saison sèche, est d’un vert épais et dense, aux constructions et aux objets du quotidien. Par exemple, les taxis ici sont tous peints avec un motif différent et dans les couleurs les plus farfelues, les camions peuvent des fois se transformer dans des vraies œuvres de l’art de la couleur, etc.

Le temple où a lieu la fête a le toit en tuiles rouge, les murs jaune-orange et une immense corniche décorée avec des modèles dorés et une statue de Bouddha au milieu. Au-dessus des allées du jardin du temple transformées en allées à plaisir, des guirlandes avec le drapeau thaï ont été suspendues. Sur les étales des marchands les couleurs sont également à l’honneur : des « chop » qui vendent des brochettes de calamars et moules (roses et orange) ou de saucisses (roses) ou des d’autres ingrédients méconnus pour moi, aux étales de jeux et à la piste de danse, les couleurs sont resplendissantes et donnent un rayonnement particulier à la fête.

Et puis, il y a les jeux : les thaïs (même adultes) raffolent des jeux les plus enfantins :

-le « Balloons » : sur un rectangle de 5 m de long sur 2 m de haut, des ballons des différentes couleurs, gonflés, sont rangés dans des petits rectangles (de 4 ballons chaque). Il faut éclater, avec des fléchettes, 4 ballons rangés dans le même rectangle. En guise de prix on gagne des immenses nounours multicolores.

-le « Kalashnikov » : même principe que les « Balloons » sauf qu’il faut arriver à descendre des nounours rangés sur des étales en leur tirant dessus avec des bouchons.

-le « Tombola toujours gagnant » : on achète plusieurs numéros, et, sur tirage au sort on peut gagner des lots (principalement des vêtements). Mais si on ne gagne pas, les gentils thaïs vous remplissent quand même un sac d’apéritifs locaux, histoire de ne pas quitter le stand avec les mains vides.

- les « Dancing queen » : il s’agit des « beautés » locales (que ce soit des travestis ou des vraies femmes, voir post sur « Les thaïs et la beauté ») qui vont danser avec vous contre paiement (encaissé à l’entrée de la piste de danse par un collège de sévères grand mères, qui ne rigolent pas avec la «marchandise». Pour 10 Baht vous avez le droit à un tour de piste avec la belle que vous choisissez en lui remettant un collier autour du cou. Pour l’occasion, les dancingqueen sont toutes habillées pareil : minijupe et haut à manches courtes en soie très colorée, avec des motifs traditionnels. Elles sont, bien sûr, très maquillées (moi je dirai façon pot de peinture), selon la mode ici (voir post sur « Les thaïs et la beauté »)

Ces distractions occupent les gens un partie de la nuit, en attendant le clou du spectacle : des artistes thaïs secondés une troupe d’une 40e de danseurs, sont venus se produire sur la scène installée à cet effet.

Je vois bien l’occidental blasé lever un sourcil de mépris à la description de cette manière de faire la fête qui est en quelque sorte infantile par l’innocence des distractions proposées. Ce qui est d’autant plus impressionnant c’est que les thaïs y prennent vraiment plaisir… des bambins aux plus âgés, ils sont tous tout sourire et prennent un maximum de plaisir à jouer, à manger ou a papoter avec des connaissances croisées au hasard. Du coup, l’atmosphère générale reborde tellement de joie et de bonne humeur qu’on a envie de sauter de partout et de rire avec tout le monde.

Quand la nuit est plus avancée commence le « show ». Et là, pour le coup, c’est un vrai spectacle :l’amour des thaïs pour la musique, la danse, les couleurs et la beauté mixé avec la culture occidentale de la « starlette- Ken&Barbie- fashionvictim » donne un résultat… unique. C’est kitch, grotesque, beau, bruyant, harmonieux et gai à la fois : c’est un « Moulin rouge habillé » local inclassable.

DSC00430Pendant que les stars chantent, deux troupes de danseurs (une de filles et une de garçons) dansent. Je ne saurais pas juger la voix des artistes parce que les tonalités de la musique asiatique sont différentes des nôtres. La chorégraphie de danse est, là encore, un mix entre la danse traditionnelle thaï (qui utilise beaucoup des mouvements serpentins des mains) avec des mouvements de danse moderne, le tout, avec une synchronisation digne d’une troupe de majorettes de Harvard.

Mais c’est qu’il y a de plus éblouissant, ce sont les costumes : toute la soirée une cascade de couleurs, de plumes, de dentelles, de soie, de pierres, de casques ornés, de pompons submerge mes yeux… les cabarets parisiens en serait pâles d’envie de tout l’art décoratif mis en œuvre pour l’occasion. Bon, c’est sûr qu’aucun artiste français qui ne voudrait tomber dans le ridicule ne choisirait les mêmes modèles pour la France, mais quand même, il faut admettre que tous les modèles que j’ai vu défiler sous mes yeux depuis deux jours ont nourri mes yeux de couleur pour au moins un an !

Pour la suite, je laisse les photos parler, ce qui est sûr c’est que j’ai eu de la chance de pouvoir assister à un tel évènement… même si on est déjà le 16/02/2011, qu’il est 2h du matin et que la musique du concert qui continue de plus belle à quelques centaines de mètres de la maison fait vibrer les murs et que, par conséquent, je ne peux pas dormir, c’est le prix à payer pour avoir pu assister, de proche, à la manière de s’amuser de la Thaïlande traditionnelle.

 

(Parenthèse de râleuse :

Je n’ai pas bien dormi depuis 5 nuits, j’ai des cernes jusqu’au cou, je suis de plus en plus pâle le matin au réveil, les chiens n’arrêtent pas d’aboyer parce que c’est la pleine lune, le spectacle continue jusqu’à 6h du matin et là ça commence franchement à me taper sur le système et demain m’attend une autre journée épuisante pendant laquelle il va falloir continuer à sourire…je veux dooooorrrrmmmmiiirrrrr !)

Mais bon, ici les règles du jeu sont différentes, alors, « Mai pen rai… »)

 

15 février 2011

Je suis une FALANG

C’est Dusit qui m’apprend pour la première fois un mot que je vais souvent entendre autour de moi ces deux semaines : c’est un mot spécifique qui désigne les étrangers d’Europe et d’Amérique du nord : pour les thaïs, je suis une FALANG. Je ne comprends pas très bien la traduction du mot mais il a à avoir avec notre couleur de peau (« blanc ») et avec nos grands nez… J 

C’est difficile à décrire comment on se sent à être une FALANG au pays des Thaïs : pour certains cela pourrait être marrant, pour d’autres gênant ou énervant. En ce que me concerne j’ai décidé d’adopter la devise des Thaïs : « mai pen ra » ou pas de problème, même quand :

-les gens vous dévisagent dans la rue, dans le bus, dans les magasins. On ne m’a jamais autant regardée que depuis je suis arrivée à Bakwao. Je suis sûre qu’ils me montreraient bien du doigt, mais ils sont trop polis pour ça.

- vous ne comprenez rien de ce qu’on raconte autour de vous : même quand le mot « falang » intervient plusieurs fois dans la conversation, ils peuvent dire n’importe quoi, je suis incapable de comprendre

- il y a eu une petite fille qui, le premier jour, a éclaté en larmes quand je lui ai parlé (j’ai fait fort, hein ?)… eh oui, les yeux ronds, le grand nez et une bouche énorme selon les standards de beauté acceptable en Thaïlande,  je suis diforme… et encore, je considère que j’ai de la chance d’avoir à peu près leur taille, leur poids et d’avoir les cheveux bruns et des yeux foncés… parce qu’un suédois de 2m, blond aux yeux bleus, taillé comme dans la pierre, lui, il aurait vraiment l’air d’un King Kong au zoo ici ! J

- d’autres enfants me touchent, comme pour être sûrs que je suis faite en chair et en os, comme eux. Mais petit à petit, ils deviennent de plus en plus chaleureux et m’intègrent à leurs jeux. Ils essaient de communiquer avec moi mais le niveau d’anglais est très bas, alors, à part les gestes et les regards, il ne reste pas grand-chose pour communiquer. Heureusement que les enfants sont habituées à être câlinés et touchés par plein de gens différents (voir post sur « La famille ») et que, du coup, je peux ainsi communiquer avec eux.

- les gens vous interrogent dès qu’ils peuvent vous adresser la parole : et la notion de vie privée, n’existe pas chez les thaïs. Ils vous posent des questions sur tout : « d’où tu viens ? » ; « pourquoi tu viens ? » « ; « pourquoi si tu es mariée tu es venue toute seule ? », pourquoi pas d’enfant ? » ; « pourquoi tu veux apprendre le massage thaï ? »… et la liste peut continuer.

- les gens éclatent de rire quand je leur parle la parole ou quand je me hasarde de baragouiner les deux phrases que j’ai retenu jusqu’à présent soit : « korb khun ka » (« merci beaucoup ») et « Sawatadee ka » (« bonjour »). Alors là, ils explosent de rire carrément, tellement ces paroles familières doivent leur paraître bizarres dans ma bouche. Mais tant mieux si cela les amuse.

- un groupe de comiques, pendant un spectacle d’une heure, utilise le mot « falang » à plusieurs reprises, suivi des fous rires de 2 000 thaïs qui assistent au spectacle. Et vous, vous êtes au milieu, à rien comprendre et à attendre patiemment que cela finisse.  Alors que tous les gens autour ont passé une heure à rire sur votre espèce… marrant, hein ?

La liste des exemples pourrait continuer, moi je me dis « mai pen rai »… « pas de problème » : regardez, rigolez, posez vos questions… Je vous répondrai avec un « wai » et un sourire…

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... Pays du Siam ...
  • Partie à la rencontre des gens dans les villages de l'Isan en Thailande, je cherche à répondre à une question fondamentale: qu'est ce qui rend les thai heureux? ... et surtout, je cherche à me confronter avec moi même...
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