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... Pays du Siam ...
12 février 2011

Les préparatifs

Il est 7h54 et mon TGV en direction de Paris entre dans la gare de la Part Dieu. Et voilà que je vais pouvoir enfin ouvrir ce guide du routard que, pour l’instant je n’ai consulté que brièvement, pour des renseignements pratiques (vaccins, argent, sécurité, transport, etc.)

La manière de laquelle je me suis refusé de préparer ce voyage est significative par rapport à mon état d’esprit. Même maintenant, mon cerveau « conscient » refuse de se projeter plus loin que l’arrivée à Paris. Je suis prête pour faire ce voyage mais je vais le vivre uniquement dans le présent, sans le moindre renvoi au passé ou au futur. Donc, prochaine étape, un café à Paris, place de Châtelet où je vais rencontrer ma meilleure copine. Quoi de mieux qu’une séance de papotage entre filles avant d’embarquer ?

En tout cas, tant que je suis encore en France je vais faire la liste de tout ce qu’il faut prendre en compte avant de partir, comme ça je suis sûre de n’avoir rien oublié. Alors, voici dans un ordre aléatoire :

Formalités de visa : pour les ressortissants français il n’y a pas besoin de visa pour un séjour de moins de 30j, à condition que votre passeport soit valable plus de six mois après la date de fin de séjour. En ce que me concerne, étant fraîchement titulaire d’un passeport français, je suis dans les clous. Et d’ailleurs je savoure cette supériorité que vous donne ce petit bout de papier, très similaire au passeport roumain que j’avais avant, à la seule différence qu’il ouvre beaucoup plus de portes. Si on n’a jamais été titulaire d’un passeport qui réveille automatiquement la méfiance des douaniers du monde entier c’est difficile de comprendre. Mais je vous assure qu’avoir un passeport français, c’est un sacré sésame : il vous donne droit aux files d’attente les moins longues dans les aéroports, vous épargne les formalités de visa dans pas mal de pays, vous assure vos pleins droits d’européen et, en cas de pépin, vous ouvre les ambassades de France du monde entier.

En ce que me concerne, je me suis toujours sentie européenne, voir une « citoyenne du monde ». Je trouve que les frontières n’ont jamais servi à autre chose qu’à aggraver les conflits entre peuples ou à justifier une guerre. Il n’empêche qu’il y a un endroit où on sent bien qu’on n’est pas tous égaux : c’est aux douanes… je vais jamais oublier les queues séparés pour les citoyens européens et les autres aux postes frontière de l’Autriche ; ni les files d’attente séparées dans l’aéroport d’Istanbul ou à la gare de Lausanne en Suisse ; ni le fait que j’ai dû renoncer à mon projet de faire le tour de l’Europe en train en 2003, à cause des formalités de visa trop lourdes dans certains pays. Alors maintenant, j’ai l’intention de bien profiter de mon passeport français pour le brandir devant le plus de postes de douanes différents possible !

Vaccins :quand vous allez dans la Thaïlande touristique, il n’y a pas d’obligation d’avoir des vaccins en particulier. Les choses sont différentes pour l’arrière-pays et la liste des vaccins est plutôt impressionnante : hépatite A, B, typhoïde, rage, dengue, encéphalite japonaise, paludisme… bref, il y a de quoi vous transformer les bras en passoire ! Alors pour faire court : je n’ai fait aucun de ces vaccins. J’ai juste pris un traitement antipaludique. Mon système immunitaire, l’Insect écran (mon nouveau parfum concentré en insecticide… mmmm ! la bonne odeur) et la moustiquaire feront le reste. Et déjà rien que ça c’est cher et pris en charge par personne (ni Sécu, ni mutuelle) : entre la consultation dans un centre spécialisé et les médicaments il y en a pour 150 € … alors si vous faites tous les vaccins… vaut mieux que le séjour soit suffisamment long pour en valoir la peine !

Argent: le coût de la vie n’est pas élevé, sauf dans les coins à touristes. Ae, la gérante de l’ONG avec laquelle je pars me dit de prévoir 200 $ pour un mois ! Je compte retirer l’argent directement au distributeur à l’aéroport de Bangkok.

Logement : la particularité en ce que concerne mon séjour c’est que je vais loger chez l’habitant. Mon hôte c'est une prof d’anglais d'une des écoles où je vais enseigner.J’essaie de me l’imaginer… ça doit être une petite dame maigre, avec un visage en forme de lune, très souriante. Et je pense qu’elle est douce, un peu comme une maman. Je ne sais pas pourquoi je l’imagine comme ça, mais c’est l’image que je m’en fais. Du coup, à part les 4 ou 5 heures d’anglais que je vais donner la matinée, j’espère pouvoir participer au maximum à la vie quotidienne du village. Je ne sais pas vraiment à quoi m’attendre. Je sais ce que c’est un village pauvre en Roumanie (pas de route goudronnée, parfois pas d’électricité, des petites maisons avec un ou deux chambres seulement, des animaux qui courent de partout dans un désordre total : poules, coqs, chiens, chats, chèvres, cochons, canards, etc. et des paysans qui se lèvent aux aurores pour aller travailler leur petit lopin de terre). Mais je ne sais pas à quoi peut ressembler un village pauvre en Thaïlande ni de qu’est-ce que font les gens pour remplir leurs journées.

Vêtements : c’est la partie la plus marrante de toutes… parce que dans mon sac il n’y a pas du tout les vêtements qu’on pourrait s’imaginer quand on part dans un endroit où il fait au moins 30° actuellement : pas de tongs, ni de short ni même de débardeur, mais, attention ! … des chemises manches longues, des pantalons longs, des chaussures fermées, des robes en dessous des genoux, voilà ce qu’il y a dans mon sac. Eh oui, parce que les Thaï sont pudiques ! pas question de porter des décolletés, ni des montrer ses bras ou ses jambes, ni même ses orteils !... Et par-dessus tout ça, je dois m’habiller « correctement » pour les cours à l’école, soit, un peu comme le dimanche à l’église, sous peine de m’attirer les foudres des autres. Autant dire que je pars avec un petit sac parce que les vêtements de ma garde-robe qui correspondent aux critères se comptent sur les doigts des mains… Franchement, il n’y a rien que je déteste le plus  que d’avoir la peau couverte ! L Au contraire, dès qu’il fait chaud, j’adore m’exposer au soleil et au vent et être enquiquinée le moindre possible par des vêtements… les meilleures de mes vacances quand j’étais petite c’était la maison de campagne des grands parents où je passais des semaines en maillot de bain à longueur de journée. Donc, les chemises manches langues et enfermées jusqu’au cou, c’est un sacré challenge…

Cadeaux : alors en ce que concerne les cadeaux je suis bien lotie. J’amène avec moi :

- Une nappe brodée à la main avec des motifs traditionnels roumains

- Un set de verres à palinca : la célèbre eau de vie à au moins 60° qui vous chauffe instantanément … mais je n'amène pas la palinca

- Une flûte de pan : instrument traditionnel roumain qui entre les mains d’un expert peut engendrer des sons étonnamment harmonieux. Comme ce n’est pas mon cas j’ai pris un enregistrement avec moi pour leur montrer qu’il est possible de sortir autre chose que des sifflements rauques avec le petit instrument que je leur apporte

- Des chocolats français faits maison : eh oui, ce n’est pas une blague ! et ils sont dignes du meilleur des chocolatiers. Avec mon chéri on s’est affairé hier à la fabrication de 2kg de chocolat. Par quelle magie cela n’a pas été un raté, il vous expliquera…

Livres de route : j’amène avec moi, naturellement, le routard Thaïlande 2011. Parce que dedans il y atous les renseignements pratiques et lui, au moins, il parle en français ! Autrement, je n’ai embarqué qu’un minuscule recueil de phrases de Morihei Ueshiba intitulé « L’art de la paix » : comme ça, je pourrais travailler mon aïkido tous les jours, pas de manière physique mais spirituelle.

AOAI (soit autres objets absolument indispensables) : eh bien, je pars en étant au top de la technologie : téléphone portable, mini PC, appareil photo… j’ai tout embarqué avec moi, à croire que je suis une geek… en tout cas, j’espère surtout pouvoir ainsi facilement garder le contact avec ceux qui me sont chers…

Je ne sais pas si la liste est exhaustive, mais elle couvre en tout cas une bonne partie de ce qu’il y a à prévoir avant le départ.

Aaahhh ! il reste une dernière chose pour laquelle je n’étais pas prête : c’est de dire au revoir aux personnes que vous aimez… Même si deux semaines c’est court, il est difficile de supporter le regard de ceux qui vont vous attendre impatiemment. Les câlins, les bisous, les « prends soin de toi »… pas étonnant qu’il est plus facile d’être un solitaire sans engagement. Mais d’un autre côté, quel bonheur que de savoir qu’il y a quelqu’un qui pense à vous avec de la tendresse et de l’amour… 

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  • Partie à la rencontre des gens dans les villages de l'Isan en Thailande, je cherche à répondre à une question fondamentale: qu'est ce qui rend les thai heureux? ... et surtout, je cherche à me confronter avec moi même...
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