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... Pays du Siam ...
27 février 2011

Temples, chaos et « muay thaï » ou… Bangkok en 24h chrono

(Photos: https://picasaweb.google.com/104715798852330481298/Bangkok#)

Pour le dernier we de mon séjour j’ai décidé de partir à Bangkok pour y passer une courte journée. En fait, j’y ai passé exactement 24h avant de prendre le dernier skytrain pour aller vers l’aéroport dans la nuit du 27 février.

Mais cela a été une journée remplie de nouveauté, passée plutôt dans la peau d’une touriste que dans celle d’une professeur volontaire d’anglais pour des enfants d’un petit village perdu au milieu de la Thaïlande… and I loved every minute of it !

Le samedi je suis arrivée tard parce que le  bus que j’ai pris cette fois a eu plus de deux heures de retard. Une fois arrivée à la gare je me suis sentie perdue et paumée surtout, qu’il n’y avait personne qui parle un anglais assez correct pour pouvoir me renseigner correctement. Après 5 minutes de gesticulations désespérées j’arrive enfin à faire comprendre au gars du bureau d’information que je souhaite aller uniquement du terminal de bus au métro (soit une distance de 2 ou 3 km).  Cette fois c’est un tuk tuk qui m’y amène.

Le tuk tuk est un moyen de transport très répandu, aménagé de la manière suivante : une moto qui tire une petite remorque aménagée avec des sièges rudimentaires en fer et avec un toit très bas (pas intérêt à être trop grand dans ces machins) et colorée comme un arc en ciel. Une fois installée avec mes 3 sacs, qui du coup remplissent la remorque, le chauffeur démarre en trombe le moteur qui fait un boucan à vous casser les tympans (d’ailleurs le bruit me rappelle bizarrement une tronçonneuse géante). Ces engins à trois roues en équilibre précaire sont, je pense, quasi aussi dangereux que les motos taxis ; certes, c’est souvent plus rapide qu’un taxi, surtout une ville tentaculaire où les embouteillages se prolongent sur plusieurs km ; mais c’est aussi bien plus cher parce que, s’il y a un truc que j’ai appris sur les chauffeurs de tuk tuk, c’est qu’ils vous embobinent toujours au niveau du prix. Par exemple, quand je suis arrivée vers la pension où j’avais réservé une chambre le matin même, sans avoir d’explication claire pour comment m’y rendre à partir de la gare, j’ai pris un tuk tuk pour voir le lendemain qu’en fait, la guesthouse était bel et bien juste à côté d’une sortie de métro… genre à 400m de là où j’étais arrivée le soir !...

La pension que j’ai choisie par le guide du routard m’a réservé plusieurs surprises : premièrement, elle était très agréablement située dans une petite ruelle calme, entourée de verdure et des oiseaux qui chantent. Deux bancs en bois permettent de prendre un verre ou de se rafraîchir dans la soirée ; deuxièmement, j’ai eu une chambre côté cour, soit, très calme, c’est qui m’a permis pour la première fois depuis 2 semaines de dormir vraiment profondément ; troisièmement, j’ai rencontré Pierre, un autre routard français qui, après un mois passé dans les îles du sud allait passer deux jours à Bangkok avant de décoller pour la France. Donc, nous avons passé la journée du dimanche à sillonner les rues de Bangkok et surtout, le dimanche soir, nous avons été voir le muay thaï (la boxe thaï).

Le matin – temples, or et beauté

Les majeurs points d’intérêt à visiter à Bangkok se situent au bord de la rivière Chao Praya qui est la plus importante rivière du pays et qui dans l’histoire des thaïs a beaucoup plus de poids qu’un autre fleuve, mieux connu par nous et qui fait la frontière avec le Laos : Le Mékong.

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Bangkok n’est pas vraiment une ville mais plutôt un rassemblement de plusieurs villes différentes : entre les nouveaux quartiers riches, les skyscrapers de bureaux, les coins populaires de la ville avec leurs marchés interminables où on vend de tout, et les temples disséminés à des différents endroits dans la ville, Bangkok a mille facettes à explorer. Et pour relier cet amas de quartiers, un réseau de voies rapides bruyantes, pour certaines vétustes, polluantes et toujours agglomérées traversent la ville comme des artères vitales. Ces grands périphériques, qui rendent celui de Lyon ridicule autant par sa taille que pour la discipline avec laquelle le trafic s’y déroule,  font de la circulation à pied un vrai calvaire : d’abord parce que c’est très bruyant et pollué ; ensuite parce que les distances à parcourir sont immenses ; dernièrement, parce que pour le cerveau occidental habitué aux rues perpendiculaires et parallèles, le plan de la ville reste indéchiffrable, même avec un plan détaillé. Cela fait le bonheur des chauffeurs de tuk tuk et de taxi.

Tout de même, la manière la plus facile de rejoindre les coins historiques est de prendre le bateau. La ville est parsemée d’embarcadères qui s’arrêtent à proximité des principaux attraits touristiques et la circulation sur l’eau est plus rapide et silencieuse que le trafic chaotique de la capitale.

Afin de voir une facette du « Bangkok tranquille » le réveil a été plus que matinal dimanche : 6h50 pour un départ vers 7h20 et une arrivée à la première étape de la journée, le Wat Arun (Temple de l’Aube), vers 8h30. Donc, une arrivée tranquille, avant que le site ne soit envahi par les touristes à ce temple qui, avec son plan carré en forme de pyramide sur laquelle on monte sur des escaliers très escarpés, rappelle étrangement l’architecture maya et aztèque. Il y a deux plateformes auxquelles on peut accéder et qui offrent une belle vue sur le palais royal situé juste de l’autre côté de la rivière. Mais plus encore que la vue, je me rappelle la sensation de vertige que m’ont procuré ces escaliers presque perpendiculaires qui m’ont rendu la montée et surtout la descente, très difficile. Même si une fois dessus on se rend compte que c’est moins difficile que cela n’y paraît, j’ai des doutes sur ma capacité à monter sur des pyramides ou dans des les temples de l’Amérique du Sud.

Trouver l’entrée du Palais Royal a été bien plus fastidieux : entre les chauffeurs de tuk tuk qui essayent de vous convaincre que les monuments sont fermés et les bus qui vous y amènent près des monuments mais, sans savoir où il faut descendre il est tout aussi facile de se perdre, il nous a fallu plus d’une heure pour trouver la bonne entrée dans le monument. Mais ce temps nous a permis de voir un marché local où chacun vend ce qu’il a : de bijoux en plastique aux pierres précieuses, nourriture sucrée ou salée, liseurs dans les lignes de la main, marchands, charlatans et acheteurs côtoient cet endroit à la recherche de la bonne affaire. Nous nous sommes également « infiltrés » dans une prière du matin dans un temple pas visité par les touristes où nous avons vu des nonnes, des moines et des habitants se recueillir devant une statue de Bouddha géante (comme toutes les représentations de Bouddha dans les temples).

Le Palais Royal est un ensemble architectural impressionnant qui abrite à la fois de temples, des galléries et des lieux d’habitation. Malheureusement le seul édifice où il est possible d’entrer et le temple Wat Phra Keo, qui abrite la statue du Bouddha d’Emeraude et qui est une victime de son succès : d’ailleurs, nous nous sommes pris un sacré bain de foule venue affronter soleil et gardes du palais, qui d’un œil très vigilant, vous obligent à être et rester habillé de manière correcte tout le long de la visite. Cela veut dire non seulement épaules et genoux couverts mais également des vêtements décents, dignes d’un lieu royal.

Le travail de décoration réalisé sur l’extérieur des temples est au-dessus de toute imagination : certainement un peu chargé mais en même temps fascinant par la multitude de détails représentés, des créatures imaginaires les plus fantasques qui peuplent les murs et le soin de chaque détail : parce que chaque centimètre carré est couvert par des mosaïques en pierre, faïence ou verre multicolore. La première réaction est de se sentir accablé par cette tempête de couleur, de vitalité et de brillance et d’appuyer frénétiquement sur la gâchette de son appareil photo afin d’y capturer tous les détails : c’est qui est évidemment impossible puisqu’avec chaque changement de perspective le paysage se modifie.

A l’intérieur du plus grand temple on peut admirer une des reliques les plus vénérées de Thaïlande, le Bouddha d’Emeraude : l’intérieur c’est une espèce de Chapelle Sixtine asiatique où touristes et thaïs venus prier se mélangent dans un va et vient incessant et sous les incitations des gardes « knee down please ! » … eh oui, devant Bouddha, même dans un lieu touristique, on ne reste qu’à genoux.

Dernière étape de la journée de visite, l’ensemble des temples de Wat Pho, nous a permis d’assister à une cérémonie célébrée par des moines en l’honneur d’une famille, pour une occasion qui restera toujours obscure dans ma tête. Cela avait l’air de ressembler à une espèce de communion. En tout cas, c’était bien de voir ces moines « animer » le temple de leurs chants, mais également de voir, à nouveau à quelle point cette religion est tolérante : verres de coca servis à tous les convives pendant la cérémonie, moines qui répondent à leur téléphone portable, bref, des choses inimaginables lors d’une messe en France mais qui sont très bien tolérés en Thaïlande.

Le soir – Muay thaï, tous les coups sont permis !

DSC00896Après presque 7h de marche assidue, appareil photo à la main, dans la foule des touristes, il était grand temps de rentrer se reposer avant d’aller voir le « muay thaï », le soir même.

Nous avons assisté à 4 matchs en tout et j’ai franchement adoré ! Cet art martial violent et gracieux à la fois est un vrai régal, même pour un spectateur non initié. Tout le combat est d’ailleurs très bien encadré par des rituels que chaque boxeur pratique en début de match : la prière dans les 4 points du ring ; l’échauffement au milieu de celui-ci avec des mouvements codifiés, presque mystiques ; la salutation au public. Et également, un incroyable sentiment de respect entre les combattants qui, certes, pendant les 5 rounds du match sont des ennemis mais qui, à la fin et quel qu’il soit le résultat, le font des accolades amicales sur les épaules.

Le combat représente lui aussi très bien l’esprit du peuple thaï : gracieux mais féroce, tranquille mais rapide, souple et plein de force, violent et beau, tout y est pour un vrai spectacle.Et cela me prend au trippes, bientôt, je suis la seule FALANG à crier et à frémir avec la salle, en fonction des coups portés sur le ring.

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Je sais que cela n’est pas féminin, mais j’adore chaque combat et je vis chaque seconde à fond. Je ne ressens ni de la pitié pour le perdant, ni de la peur par rapport à la violence, je ne suis pas choquée par ce qui se passe sur le ring ; au contraire, j’adore ! Les kick, les coups de genou, les prises qui font chuter l’adversaire, les coups de poings, je suis haletante à chaque instant du combat… Bon, je ne suis pas prête à monter sur le ring car les boxeurs, même s’ils sont fins et souples, ce n’est que du muscle et de l’os : et pas du muscle de pompette+stéroïdes européen mais du vrai, durci par les coups et les années d’entraînement. Mais j’ai passé une soirée formidable, dans la compagnie de ces incroyables combattants qui ont offert à la salle une vrai démonstration de maîtrise, de force et de rapidité.

Qu’est ce que je pouvais souhaiter pour une fin de séjour en Thaïlande ? Les temples, la circulation chaotique en tuk tuk, la visite de la ville et le « muay thai »…

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Commentaires
M
Bien sympathique ton petit parcours en Thailande! Je suis française d'origine laotienne et je suis déjà allée plusieurs fois en Thailande, j'ai toujours eu du mal à expliquer avec des mots ma culture et tu l'as très bien fait! Surtout que tu rentres dans des détails que je ne savais pas parce qu'on me l'a tout simplement "mal expliqué" (ma famille ou proche s'exprimant dans un français moyen et ont du mal à traduire)<br /> <br /> Pour les critères de beauté, ne m'en parles pas c'est une vraie galère! Je suis dans la européenne physiquement: une taille 36 avec une bonne poitrine mais pas non plus extravagante (le genre de poitrine et décolleté que quand je vais en Thailande tout le monde me regarde et se demande pourquoi j'ai des gros nénés alors qu'en France on m'envie du coup je me sens obèse là-bas et met des t-shirts larges!!) , un visage mat, de bonnes joues et un caractère affirmé avec une bonne voix: je ne suis pas du tout dans les critères asiatique! <br /> <br /> En tout cas le blog faisait vraiment plaisir à lire! <br /> <br /> <br /> <br /> Bonne continuation!
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  • Partie à la rencontre des gens dans les villages de l'Isan en Thailande, je cherche à répondre à une question fondamentale: qu'est ce qui rend les thai heureux? ... et surtout, je cherche à me confronter avec moi même...
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